Histoire de l'actionnariat salarié

Le 24/02/2024

Dans Articles de fond

Savez-vous que Renault a commencé à distribuer des actions à ses salariés dès 1970 ?

Loi du 2 janvier 1970 : les prémices avortés de l'Actionnariat Salarié

Chez Renault, la loi du 2 janvier 1970 a permis la distribution gratuite d'actions. Mais, en dépit d'un certain succès initial, cette expérience s'est heurtée aux réticences du personnel et la fermeture du marché secondaire de ces titres (les actions n'étaient cessibles qu'à l'État) a finalement condamné cette expérience.

1994 : la privatisation partielle

Lors de la première privatisation partielle de la RNUR en 1994 (Renault SA), l’État conserve 52,98% du capital qui augmente de 2 millions de francs. Les actions Renault sont vendues 176 Franc par action aux investisseurs institutionnels et 165f Franc par action aux salariés de Renault. La première cotation est de 180,90 Franc, c’est donc une bonne affaire.

2001 et 2002 : les premiers plans d'Actionnariat Salarié

Le premier plan d’Actionnariat Salarié chez Renault a lieu en 2001, dans le cadre d’une augmentation de capital. Le prix payé par les salariés était de 27€ par action. À l’issue des 5 années de blocage, le cours de l’action était au-dessus de 80€, ce qui offrait déjà une plus-value conséquente.

Mais en patientant deux années de plus, le cours allait monter au-delà de 110€. Pour ceux qui auraient manqué cette opportunité, une autre période de cours au-delà de 80€ a été atteinte entre 2015 et 2018.

Graphique histoire 2001

Mais la plus-value lors de la revente des actions n’est pas le seul bénéfice réalisable. Les Actionnaires Salariés ne perçoivent pas de dividende, mais l'équivalent de celui-ci est immédiatement converti en parts d’actions supplémentaires, qui augmente d'autant.

Ce graphique ci-contre montre que pour une action acquise en 2001 et conservée jusqu’à ce jour, le salarié disposerait maintenant de 1,7 actions grâce aux dividendes. Ce qui, d’une part, augmente d’autant le bénéfice en cas de cession, et d’autre part donne davantage de poids au vote du salarié lors de l’Assemblée Générale.

Graphique histoire dividendeDès l’année suivante, un deuxième plan d’Actionnariat Salarié a été mis en œuvre, cette fois-ci en raison d’une cession de parts par l’État, ce qui imposait légalement d’en réserver 10% pour les salariés. Le prix payé par les salariés était de 41,44 €. Si la plus-value possible se trouvait donc réduite par rapport au Plan 2001, les périodes favorables à la revente restaient les mêmes et les parts supplémentaires obtenues en raison des dividendes non perçus, sont restées très proches de celles du Plan 2001.

2018 : un nouveau plan dans un contexte peu favorable

Après 16 années, une nouvelle cession par l’Etat a imposé un nouveau Plan, dans une période défavorable : le cours était élevé et le prix payé par les actionnaires salariés était de 58,32€. Entre le lancement et l'acquisition des actions par les salariés, le cours passera en dessous de la valeur de souscription, ce qui n'aidera pas à donner confiance aux salariés ! Compte-tenu du cours actuel, il faudra encore être patient pour espérer dégager une plus-value. Une formule sécurisée à 3% par an était offerte en option, mais celle-ci impliquant une cession des actions le 31 mai 2023, en ne permettant plus d’être Actionnaires Salariés au-delà de cette date pour ceux qui l’ont choisie.

2022 : la meilleure offre depuis la privatisation

Impulsé par une volonté du groupe et en particulier de son Président du Conseil d'Administration Jean-Dominique Sénard, de dévlopper l'Actionnariat Salarié et de le porter à 10% avant 2030, le plan propose pour la première fois l'acquisition d'actions gratuites sans condition. Avec un prix proposé aux salariés de 22,02€ pour l'acquisition d'action supplémentaires, c’est aussi la meilleure offre depuis la privatisation de Renault. 

2023 : vers le 10% de salariés actionnaires

Après le plan de 2022 qui a permis de franchir un seuil symbolique du nombre d'Actionnaires Salariés, le plan de 2023 reconduit le même principe avec des conditions très proches avec pour résultat de dépasser pour la première fois le pourcentage de 5% du capital détenu par les salariés. Avec une action proposée à 26,28€, l'opération reste très attractive.